Zorn a écrit:Silenttimo, cela n'a rien à voir avec CH, mais je ne résiste pas, comme Fan du muet, comment as-tu trouvé les Espions du grand Fritz (MK2) ? Génial non ?
Je ne l'ai pas revu, mais je me souviens l'avoir trouvé très brillant, rythmé et palpitant (malgré la longueur) et m'être fait la réflexion qu'Hitchcock avait certainement vu ce film et pompé certains éléments, de manière subtile et certainement involontaire.
Tout comme Hergé a pompé des choses à "la femme dans la lune" (Lang, également chez MK2), qui, hormis le détail qui tue sur l'atmosphère lunaire, est globalement très crédible.
Et pour les parisiens, du 13 au 29 mars, rétrospective Stroheim à l'auditorium du musée d'Orsay : "les rapaces" et "Queen Kelly" sont des films à voir et à revoir (ce sera probablement ma 5e fois pour les rapaces et la 3 ou 4e pour Queen Kelly).
"Les rapaces", parce que personne n'a jamais filmé la nature humaine de manière aussi noire : pas un personnage pour rattraper les autres (vilenie, jalousie, avarice, alcoolisme, violence conjugale, vulgarité...).
Le film aurait dû initialement durer plus de 8h et être distribué en 2 parties (selon la volonté de Stroheim) et a été réduit à environ 2H00 par les producteurs.
Aaah, la scène où McTeague, pour déclarer sa flamme, chante à sa douce (par intertitres) un chant religieux en jouant de l'accordéon, assis sur une bouche d'égout qui déverse ses immondices dans la baie !!
Quel romantisme...
"Queen Kelly" parce qu'adapter du Sacher Masoch (qui a donné son nom au masochisme), même aujourd'hui ce serait gonflé : jeune fille qui d'émotion perd sa culotte devant le prince, avant d'être chassé du palais à coups de fouet par une reine jalouse qui oscille entre stupre et alcool...
Je ne voudrais pas déflorer le sujet pour toute personne qui le découvrirait pour la 1ère fois !
On finit par oublier qu'il y a de purs chefs d'oeuvre à cet époque, et qu'il faut lire les mémoires d'un réalisateur (King Vidor) qui a débuté au muet pour lire quelque chose du genre :
"L'époque du cinéma muet fut bruyante, et lorsque la parole et le son arrivèrent, le cinéma devint muet..."
Il raconte comment plusieurs tournages pouvaient avoir lieu simultanément sur un même plateau avec des réalisateurs hurlant leurs instructions alors que les caméras tournaient, puisqu'il n'y avait aucun enregistrement de son, alors que la technique de prise de son nécessita un silence absolu sur les plateaux de tournage...
Eh oui, on n'y pense pas forcément.