Zorn a écrit: Au fait, j'imagine que c'est historique cette "trahison" (du scénario 4) ; mais cela me paraît incroyable, que la chevalerie abandonne Philippe le Bel ! Un de ces fils encore quelques années plus tard, mais le roi de fer ?!
Cela appelle un petit commentaire de nos amis historiens.
Ci-dessous un extrait du livre de Dominique Poirel:
"Jusque-là, attaques et contre-attaques s'étaient multipliées sans décider de la victoire. A l'arrière-garde, entouré de quelques familiers, Philippe Le Bel réfléchissait aux moyens de rompre l'équilibre en sa faveur. Soudain, le tumulte se rapproche. On entend clairement les coups d'épée, les hennissements et même des hurlements en langue flamande. Dans l'armée française, un cri désastreux s'élève : "nous sommes trahis !". Aussitôt, la cavalerie s'enfuit en désordre, prise de panique. Derrière elle arrivent déjà les clauwaerts.
A pied, tête nue, presque seul, le roi voit s'avancer vers lui ces redoutables fantassins de Bruges, les ignobles bouchers de Courtrai, les massacreurs de Robert d'Artois,..., et de tout ce qu'il y avait de jeune et de vaillant dans la chevalerie française.
Une violente colère le saisit. Le sang lui monte au visage. Ses yeux crient vengeance. Lui, un Capétien, reculer ? Jamais, l'on verra bien ce qu'est un toi de France. Il prend à deux mains son heaume couronné, s'en coiffe, attrape une hache et saute en selle. Dans la débandade générale, deux chevaliers seulement sont restés auprès de lui, prêts à mourir avec leur seigneur...
Philippe court sus aux rebelles, frappe le premier qu'il aperçoit, tue un second, tranche un troisième. En quelques coups, sa grande hache a fait le vide autour de lui.
Quelques-uns de ses chevaliers en fuite se retournent alors et aperçoivent la haute silhouette qui s'agite avec furie dans les rangs ennemis.A sa robe violette semée de lis d'or, ils reconnaissent leur sire et s'écrient "Le roi se combat ! Le roi se combat !" Aussitôt, rebroussant chemin, les comtes de Valois, d'Evreux, de Saint Pol et de Dammartin courent à la rescousse de leur souverain. Déjà, [les deux chevaliers ] ont péri en le protégeant ; le roi lui-même est démonté. Deux autres chevaliers... le relèvent à grand peine tant son armure est lourde.
Mais Philippe se redresse, brandit à nouveau son arme, qu'il n'a pas lâchée dans sa chute, et se jette à nouveau contre les clauwaerts. Par sa grande taille, il les domine d'une tête et plus. Sans répit, le roi lève et abat sa bonne hache, tant et tant qu'il ne sent plus son bras droit, et il se fraie un chemin devant lui.
Cependant, l'armée royale a fini par se reformer autour de son chef...Si bien que l'ennemi plie et recule, laissant sur le terrain ses morts par milliers : c'est la victoire."
Alors, il est pas beau notre Roi de Fer ?