buxeria a écrit:Juste pour info, je prépare un petit scénario (à tendance) historique utilisant des cartes de surface et une carte de souterrain pour simuler une attaque de martinet (l'ancêtre des haut-fourneaux, qui utilisait la force motrice de l'eau) et de mines de fer dans le pays d'Allevard au XIVe siècle.
A suivre
Si tu veux une inspiration, voici une très jolie charte du XIe du Poitou
« Acharie de Marmande eut une guerre avec le vicomte de Châtellerault, Aimeri, seigneur de Faye [-la-Vineuse], et Geoffroy Fodiale, seigneur de l’Ile[-Bouchard] : rassemblant leurs forces, ces trois seigneurs détruisirent son château (sastrum ejus) ainsi que la motte (rupem ?) et lui enlevèrent toute sa terre. Mais ledit Acharie, après avoir perdu sa terre, s’en vint à Nouâtre, y demeura longtemps, lançant des chevauchées contre l’Ile, Faye et Châtellerault. Or il advint en ce temps-là que Peloquin, fils de Boureau, s’empara du château de l’Ile : Acharie le rejoignit, fit le paix avec lui et s’installa au château, d’où il se mit à attaquer Châtellerault et Nouâtre. Une nuit qu’il était sorti pour faire du butin, il arriva avec ses hommes sur les hauteurs de Grisay [hameau, cne Pussigny, Indre-et-Loire] et y trouva quelques personnes rassemblées dans la maison d’un paysan (rustici) : il engagea le combat et eux se cachèrent au plus profond d’une roche (rupes) mais ils mirent le feu à la maison et les firent périr dans le souterrain. Là trouvèrent la mort la sœur de Gautier de Podiis et ses fils, la mère de Bernard, frère de Hubert de Podiis ainsi que beaucoup d’autres tant hommes que femmes. La même nuit cet Acharie fut capturé par son neveu (nepos ?) et conduit à Nouâtre où il demeura quelque temps sous bonne garde. Mais ensuite, constatant que le malheur qui l’avait frappé résultait du grand péché qu’il avait commis, il demanda à l’abbé Rainier et aux moines de Notre-Dame de Noyers de prier Dieu pour lui et il leur rendit trois de leurs pêcheurs qu’il gardait prisonniers.
Après avoir été libéré lui-même de ses chaînes, il demanda au susdit abbé Rainier et à ses moines de chercher à obtenir la paix avec les hommes dont il avait anéanti les parents ; l’abbé et les moines s’acquittèrent volontiers de cette tâche : il fit venir à l’Ile les hommes dont il avait anéanti les parents et ils les réconcilièrent par un accord prévoyant qu’il ferait chanter 200 messes pour leurs morts. Quant à Acharie il demanda au susdit abbé et aux moines de Noyers de chanter ces 200 messes., ce qu’ils firent volontiers, et il leur donna la moitié du portus que leur avait donné Etienne, sénéchal de Faye, ; et ce portus se trouve près (supra) de Noyers en face de l’église qu’on appelle Portus ; cette moitié du portus dont il avait disputé auparavant la possession aux moines, Acharie consentit à la donner à Dieu, à sainte Marie et à l’église de Noyers, afin d’être libéré du péché d’homicide par l’intervention de la sainte Mère de Dieu. Fait à l’Ile, en présence de l’abbé Rainier et de Lisiard, moine.
Témoins : Guillaume Tire-Proie (Tira-Prædam), Bernard de Fréxines, Girard, prévôt ; Gautier de Podiis ; Hubert de Podiis et son frère. »
Cartulaire de l’abbaye de Noyers, publié par C. CHEVALIER, Tours, 1872, n° LXVII, p. 79-80.