Zorn a écrit:Si je devais prendre une valeur pour un jeu, je dirais 1 semaine pour le beffroi, avec bien sûr l'équipe de 5 ou 6 bûcherons à disposition (la forêt pas loin : souvenez vous que pour le siège de Jérusalem, n'ayant aucune matière première à proximité, la 1ère croisade construisit les machines de sièges en démontant les navires des génois ou des vénitiens). Plus 5 ou 6 charpentiers qui construisent en même temps. Pas trop loin il y a aussi le troupeau de bétail que l'on va sacrifier pour récupérer de peaux fraîches qui serviront à protéger l'ouvrage du feu.
Voilà l'extrait : Siège et prise de Jérusalem par les croisés, selon l’Anonyme
« Et nous, exultant d’allégresse, nous parvînmes jusqu’à la cité de Jérusalem, le mardi, huit jours avant les ides de juin [
Le huitième jour avant les ides correspondrait au lundi 6 juin; le jour indiqué (le mardi) correspond au 7 juin, et c’est la véritable date de l’arrivée devant Jérusalem;], et nous l’assiégeâmes admirablement. Robert de Normandie l’assiégea du côté nord, près de l’Église du premier martyr saint-Étienne, à l’endroit où il fut lapidé pour le nom du Christ ; à sa suite, était Robert, comte de Flandres. À l’ouest, ce furent le duc Godefroi et Tancrède qui l’assiégèrent. Le comte de Saint-Gilles l’assiégea au midi, sur la montagne de Sion, vers l’église de sainte Marie, mère de Dieu, où le Seigneur célébra la Cène avec ses disciples.
Le lundi [
13 juin], nous attaquâmes vigoureusement la ville, avec un tel élan que, si les échelles avaient été prêtes, la ville tombait en notre puissance. Cependant, nous détruisîmes le petit mur et nous appliquâmes une échelle au mur principal; nos chevaliers y montaient et frappaient de près les Sarrasins et les défenseurs de la ville à coups d’épées et de lances. Beaucoup des nôtres, mais encore plus des leurs, y rencontrèrent la mort. Pendant ce siège, nous ne pûmes trouver de pain à acheter pendant l’espace de dix jours, jusqu’à la venue d’un messager de nos navires [
vers le 20 juin], et nous fûmes en proie à une soif si ardente qu’en éprouvant les plus grandes frayeurs, nous faisions jusqu’à six milles pour abreuver nos chevaux et nos autres bêtes. La fontaine de Siloé, située au pied de la montagne de Sion, nous réconfortait, mais l’eau était vendue parmi nous beaucoup trop cher. [...]
Nos seigneurs étudièrent alors le moyen d’attaquer la ville à l’aide de machines, afin de pouvoir pénétrer pour adorer le sépulcre de notre Sauveur. On construisit deux châteaux de bois et pas mal d’autres engins. Le duc Godefroi établit un château garni de machines et le comte Raimond fit de même. Ils se faisaient apporter du bois des terres lointaines. Les Sarrasins, voyant les nôtres construire ces machines, fortifiaient admirablement la ville et renforçaient les défenses des tours pendant la nuit.
Puis nos seigneurs, ayant reconnu le côté le plus faible de la cité, y firent transporter dans la nuit du samedi [
du 9 au dix juillet] notre machine et un château de bois: c’était à l’est. Ils les dressèrent au point du jour, puis ils préparèrent et garnirent le château le dimanche, le lundi et le mardi [10 au 12 juillet]. »
Donc vers le 20 juin, le bois est repéré, et le 9 juillet c'est prêt, deux semaines de travail (il y a une journée chômée, celle de la procession) : il y a deux beffrois, plus toute une série de travaux annexes. Mais il y a de la main d'œuvre ce qui annule le problème du charroi.