Je reprends donc l'article : "la prise de Montségur en mars 1244 / Une introduction à l'archéologie de siège" du numéro 18 d'Histoiree et images médiévales ; l'auteur Laure Barthet manifestement digne de confiance, et par ailleurs en train d'organiser une reconstitution de la bataille de Muret pour célébrer le 800tenaire, en 2013 bien entendu.
Je laisse le soin aux passionés de se délecter de l'article (grâce a Van Hecke nous avons un scan), et je vous donne immédiatement les premiers éléments intéressant nos échanges sur le trébuchet.
Il s'avère donc selon cet article que :

les assaillants ont aménagé un plate-forme pour un engin de siège sur le crète du Pech

ils taillaient les boulets à proximité de cette plate-forme (carrière repérée)

cette plate-forme avait le bon goût de pouvoir frapper dans le même axe deux cibles clés pour le siège : 2 tours portes et murs appartenant à 2 enceintes de la structure de la barbacane

il est expliqué que c'est astucieux car l'engin permettait ainsi - par ajustement de ses paramètres de tir - de frapper les 2 cibles, sans avoir à être déplacé

les 2 cibles ont été bien identifiées car d'une part elles correspondent à des parties d'ouvrages défensifs qu'il semble intéressant d'attaquer (à partir de la compréhension que l'on en a, sur la base des restes du château antérieur), et d'autre part, de nombreux boulets ont été retrouvés en contre bas.
Il faut voir ce beau croquis de la page 38 qui place tout cela sur une carte, avec les lignes de niveau de surcroit.
J'en viens aux éléments quantitatifs, que l'on peut lire directement sur ce croquis.

on peut distinguer en fait 3 cibles, une tour-porte sur première enceinte "rempart principal" ; puis une porte sur une courtine de la seconde enceinte - la barbacane proprement dite, et enfin quelques mètres derrières, une tour commandant cette seconde porte

ces 3 cibles sont respectivement à 31, 54 et 58 mètres de distances horizontales (si l'on mesure "sur un plan horizontal", ce qui n'est clairement pas le cas)

en effet si la plate-forme est à 1071 m environ, les cibles se trouvent respectivement à : 1094, 1119, 1124 m environ

ce qui donne un dénivellé positif pour les 3 cibles de respectivement : 23, 48 et 53 mètres.

soient tout de même des angles de "site" positif pas si communs ! A savoir pour les 3 cibles respectivement de : 37, 42 et 42 degrés !
Autre élément déterminant : la masse des boulets.
288 ont été retrouvés (a priori en comptant ceux des assiègés ?)
Ceux attribués à l'armée croisée ont une masse supérieure à 30 kg.
42,44 kg en moyenne.
Une réserve dans la barbacane a été également retrouvé : les boulets des défenseurs sont nettement plus petit : entre 4 et 4,49 kg.
L'engin était manifestement plus modeste également.
L'auteur insiste néanmoins sur la régularité de ces petits boulets : 95 témoins dans la fourchette des 500 g (même si le finition était laissée brute).
Bref en conclusion, voici les éléments types d'utilisation de l'engins de l'armée assiégeante (les croisés) lors du siège de Montségur en 1244 :

entre 30 et 60 mètres de distance horizontales

entre 20 et 60 mètres de dénivellé positif

boulets 43 kg en moyenne
Il ne reste plus qu'à essayer de "régler" mon modèle théorique pour voir à quelles conditions un trébuchet pourrait avoir été employé là en 1244.
Et en particulier essayer de déterminer quel était le réglage simple qui aurait permis de passer facilement de la première cible sur le rempart principal, à la seconde ; groupe de cibles de la barbacane.
Mais les croisés avaient-ils un trébuchet ? Ils auraient pu avoir un autre type d'engin... j'espère que l'exploration de l'espace des configurations de mon modèle me permettra de cadrer dans l'ensemble de ces données de terrain. Sinon... il me restera à modéliser un autre engins. A moins que Loïc ne le fasse
