A Paul et Alexandra
Chers enfants, vous voici Comte et Comtesse et, bien que trop jeunes pour lire cette épître, je tiens à vous narrer les hauts faits de Sire Mathew, votre défunt père.
La bataille d'Hattin a vu la défaite d'une de nos armées. Un groupe de 8 Templiers, dont votre père, a pu revenir de la bataille.
Mais, dans le lointain, ils virent une troupe de 29 sarrasins bivouaquant dans une oasis sous la bannière de Joarkin ibn Khuzdan. Très vite ils se déployèrent afin d'empêcher le retour de nos frères.
Sire Amalric, tenant en ses mains le heaume au cimier de feu Messire Gorodan de Montaigle, évalua leur disposition. Éreintés, assoiffés, fourbus, attaquer au centre eut été pure folie. Restaient les ailes.
Au nord, une ligne d'arbres les aurait rabattus sur l'ennemi. Au sud, l'infidèle les attendaient au bout d'une pièce d'eau qui protégerait leur flanc.
Ils se mirent en marche sur deux rangs.

Sous le soleil de plomb, ils oublièrent d'effectuer leur charge, mais quel dut être la frayeur de l'ennemi de voir ces cavaliers arriver dans ce même soleil, au petit galop et mettre trois des leurs face contre terre!
Le deuxième rang resta en arrière garde, laissant un mince passage entre eux et l'eau. Deux écervelés s'y engouffrèrent et furent occis au tour suivant.

A l'est, moult balles de fronde et moult javelots, forcèrent l'un des nôtres à reculer. La place ainsi libérée, permis à l'infidèle de s'infiltrer sur 16 pas dans notre première ligne.
Allah fut plus prodigue pour ses fils que la Sainte Croix pour les siens.

L'un des nôtres mourut, un autre fut assommé.
La barbarie donna alors dans l'horreur. La gente sarrasine, si amoureuse du cheval, frappa à mort les magnifiques destriers.
Les cris d'agonie de ces innocentes bêtes, outra les gens du village voisin. Alphonso, Beorthulf, Reanonyme et Vox sortirent pour assister à leur infâme mise à mort.


Sire Amalric utilisa le langage de combat de notre ordre pour commander à l'arrière garde de partir au nord.
Ils partirent au grand galop, étendant roide le dernier des sarrasins qui avaient tenté de les prendre à revers.

Arrivés en bordure de l'oliveraie, ils virent que la ruse avait réussi. Bon nombre de sarrasins s'étaient élancé derrière eux.
Les ordres étaient clairs, monter au nord pour charger l'infidèle de flanc.
Mais au sud, seul Sire Amalric tenait encore. Ils le virent guerroyer comme un lion, sur plus de 28 pas, avant qu'un javelot lui arrache le heaume et qu'une balle de plomb le frappe à la tempe.
Le langage de bataille s'éleva à nouveau. Le premier dit que fuir laisserai cette bataille sans vainqueur, le second énonça que 2 défaites sur une même journée était impossible. Votre père coupa la parole au troisième et s'exprimant avec force dit qu'il valait mieux mourir à cheval, les armes à la main, que vivre dans le déshonneur.
Le silence se fit pour un court instant, quand 4 rires déments amplifiés par les casques résonnèrent aux oreilles de l'ennemi.

Alors, sous une nuée de javelots et de balles de plomb, commença un ballet de charges et de dégagements... sans répit furent nos frères vaillants.

Mais un à un ils sombrèrent et Sire Mathew ne put combattre seul plus longtemps. La fatigue et la chaleur sans doute, lui mirent un voile noir devant les yeux et il tomba de cheval.

Il pensa à sa douce restée au pays, à l'enfant qu'elle portait à son départ... Il vit naître son premier fils et voulu lui crier qu'il lui léguait un nom sans tache et auréolé de bravoure.
Mais une lance le frappa au cœur et son cri mourut sur ses lèvres...
Des 29 sarrasins, seuls 6 étaient encore debout, ils avaient bien guerroyé pensa-t-il.
Tout ceci je le tiens de nos quatre humbles villageois qui recueillirent les dernières paroles de votre père mourant et suivirent la bataille du mont voisin.
Une bien grande gloire pour votre famille en vérité mes enfants... Et peu m'importe que le chien de sarrasin se glorifie de sa victoire, preux ils furent, preux parmi les preux ils sont.
Messire Guy
Commandeur de l'Ordre du Temple
Bilan:
Ben j'ai encore perdu, mais pour paraphraser notre ami Joarloc'h: une tchote partie avec de tchotes compères





Et les rires... c'étaient certes les miens.

Enfin, il me reste la petite phrase de Vox en tête: en début de partie, quand les sarrasins furent au bord de la panique:
"c'est la première partie ou joarloc'h joue l'équivalent des gobelins"

Il me reste aussi les "il fuit le traître!" juste avant de se prendre une charge sur fond de rire sadique de son adversaire

Mais si avec ces 2 dernières phrases, notre troll sympa ne me bombarde pas de moult smileys agressifs et vengeurs, je sens que je vais être très triste, beaucoup plus que d'avoir perdu.
